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Mes humeurs: La Callas, une voix

Depuis longtemps, je pensais écrire sur le Centenaire de la prima donna assoluta, née le 2 décembre, 1923 ; les actualités, l’oubli et des moments d’égarement ont dilué mon intention.    

Evoquer La Callas n’est pas une mince affaire, par quel côté aborder la cantatrice la plus célèbre au monde ? Sa vie, son enfance, son art, ses réussites et ses déceptions, sa passion, ses scandales (l’arrêt du spectacle à Rome en 1948), le cinéma (sa complicité avec Pasolini et avec Visconti), ses aventures amoureuses (son grand amour, son mariage et son divorce avec Onassis)… La Callas a conquis les cœurs des spécialistes de l’opéra et le grand public.    

La Diva, tragédienne, chanteuse, comédienne a, somme toute,  choisi de ne pas vivre, en se donnant pleinement à son art. Il y a donc une tragédie La Callas qui en fait un personnage hors normes ; d’elle, un critique a dit «qu’elle n’était pas douée pour la vie, elle était douée pour l’art».     

Signalons au passage qu’un premier musée entièrement consacré à la diva a ouvert ses portes en octobre 2023 à Athènes, en Grèce, sa terre.    

Il y a peu de jours, la chaîne télé Arte a diffusé le film Sur la route de Madison de Clint Eastwood ; Meryl Streep, l’héroïne est seule dans sa chambre, elle ouvre un vieux poste d’où fuse un air connu, on entend, pendant une minute ou moins, Casta Diva chantée par La Callas. Si je cite cet exemple, parmi des dizaines d’autres, c’est simplement parce qu’il est récent et qu’il me permet de m’étendre uniquement sur ce mythique opéra. On ne compte plus les adaptations, les «samples» et autres usages de Casta Diva et cela s’applique sur tous les registres : variétés et charme (Nana Mouskouri ou Mireille Mathieu) Jazz Big Band (Paolo Silvestri), sans compter les publicités  sur les  objets de luxe et les parfums ( l’une d’elle passe actuellement  sur beaucoup de chaînes, fêtes obligent) ; la bande dessinée, etc, etc. Bref, Casta Diva est connu dans le monde entier, il inspire.

De quoi Norma, l’opéra de Bellini est-il construit, pour qu’il fédère tant de goûts et séduit tant de monde, sinon le monde entier ? Le drame d’amour, la composition et le chant et La Diva.       

Norma est amoureuse de Polione, chef romain, ennemi de son peuple gaulois, père de ses deux enfants, il l’a trahie, il aime Adalgisa …avant de s’offrir aux flammes,  à l’ombre des chênes, Norma chante une prière de paix et d’amour, elle implore  Casta Diva (chaste déesse), «Tu nous donnes ton beau visage, Tempérez encore votre zèle ardent, Quel règne fais-tu au paradis.. Mais, il n’y a pas que la tragédie qui compte, il y a la voix, le jeu, les expressions…La Callas fait corps avec Norma, elle déclare aimer  tellement cet air au point qu’elle croit que Bellini l’a écrit pour elle.

Voilà réunis en un seul corps  Bellini Norma et La Callas à qui nous demandons de reprendre les paroles «Répands sur la terre, cette paix que tu fais régner au ciel».

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